Selon Le Monde, la colère gronde dans les rangs des médecins libéraux. Tous les syndicats représentatifs d’une profession qui ne porte pourtant pas la grève dans son ADN ont appelé à la mobilisation sur deux jours, les jeudi 1er et vendredi 2 décembre. Selon une modalité-choc : la fermeture des cabinets médicaux.
De mémoire de syndicaliste, on n’avait pas vu pareil ras-le-bol traverser la médecine de ville depuis 2015 – et la loi Touraine –, voire depuis 2002. Et l’écho pourrait être majoré par le ralliement des biologistes qui ont annoncé, pour la deuxième fois en moins d’un mois, fermer les laboratoires, en vue de protester contre le « coup de rabot » qui leur est demandé dans le cadre du projet de budget de la « Sécu ».
Un « front commun historique », se sont accordés à dire les représentants de la Fédération des médecins de France (FMF), du Syndicat des médecins libéraux (SML) et de l’Union française pour une médecine libre (UFML) réunis, mardi 29 novembre, pour une conférence de presse conjointe avec le collectif Médecins pour demain. Apparu sur Facebook, se revendiquant « asyndical et apolitique », ce groupe de 15 000 membres affichés a été, le premier, à envisager de débrayer.
Mais « commun », ce front l’est jusqu’à un certain point : MG France – l’organisation majoritaire parmi les généralistes – et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF)-généralistes, tout en appelant à la grève, ne rejoignent pas les promoteurs du mouvement sur leur revendication-phare : la revalorisation du tarif de la consultation médicale de base à 50 euros ; un doublement, au regard des 25 euros actuels, quand la moyenne des tarifs européens se situe autour de 46 euros.
« La santé n’est pas une dépense mais un investissement, nous ne voulons pas gagner plus mais travailler mieux », défend Corinne Le Sauder, présidente de la FMF. « Il est indispensable de revaloriser le tarif de la consultation ; nous n’avons même pas assez d’argent pour embaucher des secrétaires, alors que 30 % de notre travail consistent en des charges administratives », insiste, de son côté, Céline Bretelle, porte-parole de Médecins pour demain en Ile-de-France.
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